La filière figue de barbarie : une « success story » qui se conjugue au féminin

Crédit photo: Projet PAMPAT 2


L’huile de pépins de figue de Barbarie biologique est considérée comme la Sultane de la nouvelle cosmétique tunisienne. Le succès de ce produit est largement dû à une demande croissante d’une clientèle dans sa plupart féminine. Mais à l’occasion de la Journée Internationale de la Femme, qui est célébrée le 8 mars, il est important de rappeler qu’aussi bien au niveau de la production agricole que de la transformation industrielle du cactus ce sont les femmes qui tirent le secteur vers le haut. La moitié des nouvelles entreprises du secteur est gérée par des femmes et 70% des nouveaux emplois sont également occupés par des femmes. Ce dynamisme que connait la filière a permis de faire bénéficier les ouvrières agricoles en moyenne d’une augmentation de 50% de leurs salaires journaliers à Kasserine. Le développement des différents maillons de la filière figue de barbarie tunisienne est appuyé par le projet PAMPAT (ONUDI-SECO) depuis 2013.


L’huile de pépins de figue de Barbarie biologique est considérée comme la Sultane indiscutable de la nouvelle cosmétique tunisienne. Les ventes de ce produit phare sont en nette croissance. Au cours des dernières années, le chiffre d’affaires du secteur s’est multiplié par six et le nombre d’entreprises exportatrices par sept. L’huile tunisienne s’exporte sur plusieurs continents y compris l’Océanie.

 

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L’huile de pépins de figue de Barbarie biologique est considérée comme la Sultane indiscutable de la nouvelle cosmétique tunisienne. (Photo: Projet PAMPAT 2)

 

Sachant qu’ aussi bien en Tunisie qu’à l’étranger la principale clientèle du produit est féminine, il est important de rendre hommage à l’occasion de la Journée Internationale de la Femme qui est célébrée le 8 mars au rôle que joue la femme dans toutes les étapes de production de cette huile afin de tirer tout le secteur vers le haut.

En effet, ce sont les femmes qui contribuent largement au développement des activités agricoles dans  les champs de figuiers de barbarie et qui travaillent également dans les unités de transformation cosmétiques pour la diversification de la gamme de produits. Elles se positionnent aussi comme jeunes entrepreneurs leader du secteur.

 

 

Aujourd’hui la moitié des 30 nouvelles entreprises qui ont vu le jour depuis 2016 sont gérées par les femmes. Au cours des dernières années, plusieurs consécrations sont venues récompenser les efforts fournis par les jeunes cheffes d’entreprises de la filière. Les femmes propriétaires des start-up de production d’huile de pépins de figue de barbarie ont remporté plusieurs prix tel que le trophée du secteur agrobusiness, le prix de jeune pousse et même la reconnaissance comme « Femme Entrepreneure de l’Année ».

Ces trophées témoignent du grand dynamisme et de la capacité d’innovation du secteur en Tunisie. En parallèle avec l’augmentation des opérateurs, la filière a également connu une grande diversification de la gamme de produits. Au démarrage, les entreprises se focalisait presque exclusivement sur l’huile de pépins de figue de barbarie biologique, mais aujourd’hui elles ont développé une large gamme de produits cosmétiques à base de figue de barbarie à savoir des gels, des crèmes, des savons, des sérums, des shampooings et bien d’autres.

 

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Le vinaigre amincissant, le sirop sans sucre ajouté, le miel, le jus, les infusions ou encore le couscous enrichi en fibre sont en train de trouver leur place sur les marchés. (Photo: Projet PAMPAT 2)
 

En plus, la gamme de produits agroalimentaires et diététiques est également en train de s’élargir. Le vinaigre amincissant, le sirop sans sucre ajouté, le miel, le jus, les infusions ou encore le couscous enrichi en fibre sont en train de trouver leur place sur les marchés. Pour initier ces développements, les entreprises ont réalisé au cours des cinq dernières années des investissements qui dépassent les 15 millions de dinars tunisiens.

Cela a permis de créer environ 1000 emplois permanents et occasionnels, dont 700 au profit des femmes. Les ouvrières agricoles, qui sont souvent les grandes oubliées du modèle agricole ont également pu profiter indirectement du développement entrepreneurial. Ainsi, la diversification des produits transformés, la montée progressive en gamme et l’orientation vers les marchés de niche a fait augmenter la demande pour différents types de produits agricoles issus du cactus biologique (fleurs, raquette, figue de barbarie) qui doivent être conformes à des exigences de qualité chaque fois plus élevés. La majeure technicité du travail agricole requise et l’augmentation de la demande sur le marché du travail pour développer un nombre grandissant d’activités agricoles et de post-récolte, a fait augmenter le salaire journalier des ouvrières agricoles à Kasserine, qui représente le centre de production nationale des plantations des cactus biologiques, de 50% entre 2015 et 2019.

 

 

La filière de la figue de barbarie est devenue aujourd’hui un modèle d’économie sociale et solidaire avec une empreinte typiquement féminine. Le hindi, longtemps considéré comme le fruit des pauvres, est aujourd’hui reconnu comme une source de croissance socioéconomique inclusive. Depuis 2013 le développement de la filière figue de barbarie a été encouragé au niveau agricole et agroindustriel par le «Projet d’accès aux marchés des produits agroalimentaires et de terroir» (PAMPAT), qui est mis en œuvre par l’Organisation des Nations Unies pour le Développement Industriel (ONUDI) en étroite collaboration avec le Ministère de l’Agriculture, le CEPEX et le GIFRUTS avec un financement du SECO suisse. Quand le projet PAMPAT 1 a commencé, la filière de la figue de barbarie peinait à se développer. Le secteur comptait seulement cinq entreprises de transformation et les espoirs mis sur cette filière étaient très limités. Aujourd’hui le dynamisme du secteur semble loin d’avoir atteint le sommet de la courbe.

 

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La filière de la figue de barbarie est devenue aujourd’hui un modèle d’économie sociale et solidaire avec une empreinte typiquement féminine. (Photo: Projet PAMPAT 2)
 

En effet, des études cliniques qui viennent d’être réalisées par le projet PAMPAT ont confirmé que l’huile de pépins de figue de barbarie certifiée biologique est effectivement un  véritable élixir de beauté qui mérite d’être valorisé à grande échelle. Ces études ont confirmé les effets anti-tâches, anti-cernes, anti-rides et raffermissants de l’huile de pépins de figue de barbarie tunisienne.

Les études cliniques se sont déroulées sur une période de 28 jours dans un laboratoire internationale de renommée et ont concerné une population de femmes âgées entre 45 et 65 ans, qui ont appliqué le protocole d’utilisation pour déterminer l’efficacité de l’huile tunisienne.

 

 

D’ailleurs, 97% des volontaires ayant suivi le protocole d’application de l’huile lors de l’étude clinique ont confirmé  leur satisfaction par rapport aux caractéristiques et à l’efficacité du produit  et ont exprimé leur intention de  poursuivre son utilisation.

Autant de signaux qui laissent présager un futur radieux à la Sultane de la nouvelle cosmétique tunisienne. La touche féminine aura eu son effet pour valoriser des produits issus d’une filière agricole avec un potentiel auparavant insoupçonné.


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