Label « Halal » : les produits de la marque SICAM sur la bonne voie !

Illustration : © mangeonsbien.com


Le label « Halal » est un levier capital de l’export et l’un des principaux arguments pour vendre ses produits dans des pays islamiques comme la Malaisie, l’Arabie saoudite, les Émirats, le Qatar, Bahreïn, la Turquie, l’Indonésie et même en Amérique du Nord (États-Unis et Canada).

D’ailleurs, le salon « Halal Expo » est organisé chaque année dans l’un des pays membres de l’Organisation de la coopération islamique (OCI).

Il est à rappeler que la 10 édition du « Halal Expo » des pays de l’Organisation de la coopération islamique (OCI) a été co-organisée par le Centre Islamique pour le Développement du Commerce (CIDC), l’Institut de Normalisation et de Métrologie des Pays Islamiques (INMPI) et la Société des Foires Internationales de Tunis au Parc des expositions du Kram, du 31 mai au 4 juin 2023.

 

Halal
Affiche de la 10 édition du « Halal Expo » des pays de l’Organisation de la coopération islamique (OCI) organisée en Tunisie du 31 mai au 4 juin 2023.

 

Et dans les pays du Golfe, la certification Halal est une condition sine qua non pour vendre son produit, notamment dans le Saudi International Halal Expo.

Aux États-Unis, chaque année, il y a le « Halal Expo & Summit » à Fort Lauderdale, en Floride, les 6 et 7 décembre 2023.

 

Halal
Affiche de la 5ème édition « Halal Expo & Summit 2023 » aux États-Unis.

 

Idem au Royaume-Uni (Londres, Manchester, etc.), Australie, Canada, etc. : le Halal séduit les businessmen.

Or, on a lu sur la page officielle du Cabinet du mufti de la république tunisienne (voir capture d’écran ci-dessous) que Cheïkh Hichem Ben Mahmoud et une équipe du « Diwan Al Ifta » ont rendu visite, le 09 octobre 2023, aux unités industrielles de la Société Industrielle des Conserves Alimentaires (SICAM), à Medjez el-Bab (gouvernorat de Béja), dans le but de certifier les produits de cette marque tunisienne par le label « Halal » : une démarche à saluer.

 

Halal
Capture d’écran de la publication publiée sur la page officielle du “Diwan Al Ifta” qui parle de la visite du mufti de la république tunisienne aux unités industrielles de la Société Industrielle des Conserves Alimentaires (SICAM), à Medjez el-Bab (gouvernorat de Béja).

 

À l’image des produits « casher » (pour les juifs ), qui doivent bénéficier de la certification d’un rabbin ou d’une agence de supervision casher fiable, les produits alimentaires labellisés « Halal » doivent bénéficier d’une certification issue de l’autorité religieuse du pays.

 

La certification “halal” en Tunisie : l’INNORPI et “Diwan Al Ifta” font un !

La mention “halal” sur l’étiquetage des denrées alimentaires n’est pas chose nouvelle et a été règlementairement autorisée dans l’article 64 (alinéa 4) de l’arrêté des ministères du commerce et de l’artisanat, de la santé publique, de l’énergie et des petites et moyennes entreprises, daté du 3 septembre 2008 et relatif à l’étiquetage et la présentation des denrées alimentaires pré-emballées.

Auparavant, l’institution “Diwan Al Ifta”, relevant de la Présidence du gouvernement, a bien octroyé, cette certification après réception d’une demande en la matière et une visite d’inspection sur les lieux de l’entreprise concernée. La certification ne concernait que les produits destinés à l’export.

Le Mufti demandait à un technicien ou expert agréé d’examiner tous les documents relatifs au produit demandant à comporter le label « halal » et ce dernier (technicien) préparait un rapport permettant, sous sa caution, de certifier « halal » ou non le produit concerné.

L’Institut national de la normalisation et de la propriété industrielle (INNORPI) a entamé, depuis 2010, un projet de création d’une nouvelle prestation de certification pour délivrer le label national “halal”. Au vu de l’augmentation des demandes des exportateurs tunisiens du secteur agroalimentaire qui se devaient de répondre à la demande de leurs clients, exigeant la certification “halal”, l’INNORPI a entrepris d’élaborer un label “halal” pour les produits nationaux de l’agroalimentaire et ce, en collaboration avec l’institution de “Diwan Al Ifta”, relevant de la Présidence du gouvernement.

Ce partenariat « INNORPI-Diwan Al Ifta » a, officiellement, pris forme, le 6 mars 2013, suite à la signature d’une convention entre les deux parties.

Le nouveau label comporte un volet qualité, soit l’aspect hygiène des installations et la salubrité des denrées alimentaires pour assurer les volets santé et sécurité en plus de l’aspect religieux “Halal” ou conforme aux règles de l’islam.

Depuis 2013, plusieurs entreprises tunisiennes exportatrices ont été certifiés “halal” (dattes, épices, fruits et légumes secs, huile d’olive, thon, etc.).

La certification “halal” est volontaire. Elle est effectuée sur la demande de l’entreprise et son obtention a lieu après la réalisation d’un rapport technique effectué par l’INNORPI (vérification de toutes les étapes de production, de la matière première jusqu’à l’emballage).

L’institution de “Diwan Al Ifta” se base ensuite sur ce rapport ainsi que sa participation à la visite technique de l’INNORPI à l’entreprise concernée pour valider la certification “halal” sur le volet religieux, notamment pour les additifs alimentaires (Ex: colorants, substances aromatiques, conservateurs, antioxygènes, émulsifiants, stabilisants, épaississants, gélifiants, liants, substances pour le contrôle de contamination de radionucléides, anti-agglomérants, correcteurs d’acidité, additifs pour l’ensilage, dénaturants, etc…) utilisés pour améliorer les propriétés organoleptiques du produit.

Toutefois, avant d’octroyer le label “halal”, l’INNORPI valide le respect des aspects qualité, soit la conformité de l’entreprise à la norme ISO 22000, garantissant la salubrité du produit.

Le label “halal” tunisien se base sur les normes de l’institut de normalisation des pays islamiques (SMIIC), placé sous tutelle de l’organisation de la coopération islamique (OCI), de manière à faciliter sa reconnaissance au niveau régional et international.

La validité de la certification halal est de trois ans mais un suivi annuel est assuré par l’INNORPI et “Diwan Al Ifta”. Des visites peuvent être effectuées à l’entreprise certifiée “halal” afin de contrôler l’introduction de tout nouvel intrant pouvant ne pas être certifié halal.

L’objectif de ce label est de favoriser l’accès de ces produits aux marchés exigeant ce label et positionner la Tunisie comme un producteur de choix respectant cette norme.

 

Halal
L’affiche du célèbre « Saudi international Halal Expo » 2023

 

L’économie « halal » mondiale : un potentiel de 4960 milliards de dollars d’ici à 2030 !

L’industrie « halal » était «évaluée à 1270 milliards de dollars en 2021 et devrait atteindre 1670 milliards de dollars en 2025», déclare le Directeur général par intérim – Pratique mondiale et partenariats (DG-PPM) à la Banque islamique de développement, Amer Bukvić.

L’économie « halal » mondiale est l’une des plus dynamiques au monde et a le potentiel d’atteindre 4960 milliards de dollars d’ici à 2030, selon la société américaine de recherche marketing Frost and Sullivan.

Les plus grands consommateurs de produits halal sont l’Europe, le Royaume-Uni et l’Amérique du Nord.

Avec une population musulmane de près de 6 millions, dont 70% sont d’origine maghrébine, la France s’est placée, en 2013, à la tête des marchés « halal » du groupe des pays européens. Elle dispose, à elle seule, de 20 structures de certification halal dont le nombre total s’élève, de par le monde, à 95 institutions.

Les 10 premiers pays exportateurs de produits certifiés « halal » ne sont pas musulmans. Il s’agit des États-Unis, Brésil, Argentine, France, Nouvelle-Zélande, Australie, Thaïlande, Singapour, Inde et Philippines. Ces pays accaparent près de 85% du marché mondial du halal: tout un business et tout un réseau.

Et les pays du Conseil de coopération du Golfe (CCG), qui importent 80% de leurs produits alimentaires, importent les produits labellisés « halal » essentiellement du Brésil, de l’Union européenne (UE) et des États-Unis, suivis de l’Indonésie, la Turquie et l’Iran.

Bravo aux décideurs de la société tunisienne SICAM qui ont flairé les opportunités commerciales d’une telle certification à l’échelle internationale.


 

Ne soyez pas timides ... partagez votre avis!

Votre adresse de messagerie ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

error: Ce contenu est protégé !!