Après le 16 juillet 2018, le lait risquerait de disparaître de nos étals, si… !

Crédit photo: Michael WILDSMITH/Getty Images


Les producteurs et les industriels de la filière laitière ont décidé, hier, à Tunis, lors d’une réunion d’urgence, d’arrêter de distribuer le lait subventionné et de poursuivre la distribution, seulement, du lait non subventionné du 9 au 15 juillet 2018, si certaines mesures ne seront pas prises, dont notamment la révision des prix du lait.

Par ailleurs, les différents intervenants du secteur menacent d’arrêter totalement la production et la distribution du lait sur toute la République, pendant 3 jours, à partir du 16 juillet 2018.

« Ces décisions entreront en vigueur si les autorités ne répondent pas favorablement à nos revendications », lit-on dans un communiqué conjoint entre l’Union tunisienne de l’Agriculture et des Pêches (UTAP), le GIVLAIT (Groupement interprofessionnel des viandes rouges et du lait) et l’UTICA (voir ci-dessous).

 

 

La crise de la filière lait en Tunisie est montée d’un cran supplémentaire ces dernières semaines pour affecter gravement l’ensemble de ses maillons, de l’élevage à la collecte et la transformation, en raison de la hausse vertigineuse des coûts de production.

 

-Au origines de la crise…-

Le premier facteur en cause est la sécheresse qui a obligé à recourir aux aliments de bétails et fait augmenter leurs prix. S’y ajoutent surtout la hausse subie pour toutes les autres composantes de la production, de la collecte et de la transformation, notamment les produits vétérinaires, la main d’œuvre, le bétail, les véhicules réfrigérés et le transport, la maintenance et les pièces détachées ainsi que l’emballage et les coûts de distribution. Ces augmentations se situent entre 11% et 40% selon les études effectuées par l’UTAP (Union tunisienne de l’Agriculture et des Pêches), le GIVLAIT (Groupement interprofessionnel des viandes rouges et du lait) et l’UTICA.

Ce qui a aggravé davantage la crise, c’est le dérapage du dinar face aux principales devises étrangères, ainsi que l’augmentation du taux directeur de la Banque centrale de 75 points et la hausse des taxes douanières de 15% en moyenne.

 

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Un producteur en train de traire une vache (Crédit photo: iStock)

 

La conjonction de tous ces facteurs pénalisants expose l’élevage des vaches laitières et, partant, l’ensemble de la filière à des risques très sérieux de nature à faire décimer le cheptel en le cédant à des prix très bas, réduire considérablement la production du lait en quantités suffisantes pour répondre aux besoins des consommateurs, et ralentir, voire bloquer, les centres de collecte et les unités de transformation.

Le recours à l’importation du lait sera alors inéluctable, ce qui est de nature à aggraver davantage le déficit de la balance commerciale et réduire les réserves en devises.

 

– Un cheptel réduit comme un peau de chagrin –

C’est pourquoi il est important de mettre en garde contre l’atteinte à la principale source de revenu de centaines de milliers de petits éleveurs et de leurs familles, ce qui les pousse en désaffection à renoncer à l’élevage des vaches laitières, et de signaler la prolifération de l’abattage anarchique des « velles ».

 

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Des vaches laitières (Crédit photo: iStock)

 

Aussi, le recours de plus en plus fréquent à l’évasion du cheptel vers l’Algérie, pays frère et voisin, a porté sur plus de 20.000 vaches laitières soit près de 9% du cheptel productif.

Pour faire face à tous ces risques et s’en prémunir, les différentes composantes de la filière lait appellent urgemment à:

  • Réviser dans les plus brefs délais les prix du lait à tous les niveaux de la filière.
  • Instaurer des augmentations suffisantes.
  • Prendre des décisions opérationnelles concrètes en vue de fournir les aliments de bétail et les subventionner en faveur de tous les éleveurs sans exclusion aucune.
  • Aller dans le sens de la vérité des prix et la garantie de la rentabilité économique de tous les intervenants.
  • Améliorer la compétitivité du secteur.
  • Instaurer une gouvernance dans un cadre interprofessionnel.
  • Réhabiliter le cycle de production.
  • Promouvoir la qualité et l’hygiène santé.

(avec communiqué)


 

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