Le globe-trotter turc, Orhan Kural: « la cuisine tunisienne est parmi les plus délicieuses du bassin méditerranéen »


Orhan Kural est parmi les personnages les plus emblématiques de cette Turquie moderne qui se déchaîne de sa lampe magique. Avec soixante printemps au compteur, cet aventurier des temps est le symbole vivant du « Turkish dream ». Globe-trotter, épicurien, prof universitaire (Chef du Département des technologies et ingénierie minière à l’Université d’Istanbul) et présentateur vedette dans une chaîne TV turque privée, depuis son jeune âge, Orhan Kural ne cessa de sillonner le monde tout en faisant de la promotion de plusieurs destinations son cheval de bataille. Ces nombreux ouvrages pour ne pas dire ses carnets de voyages font de lui le personnage culturel le plus suivi en Turquie. Bon vivant et aventurier, Kural a su contourné les courbes des continents et du ciel en ravivant le feu du mot voyage avec plus d’ardeurs et de panache. Orhan Kural est simplement un des rares turcs qui veulent faire découvrir le monde à ces compatriotes via la culture immatérielle et entre autres les cuisines des peuples. Après avoir visité des villes tunisiennes telles que Sousse, Nabeul, Hammamet, Bizerte, Zaghouan, Kairouan et encore, on l’a accompagné sur les sentiers de la Médina de Tunis: juste le temps de parler avec ce joyeux bonhomme qui ne laissait guère la chance de rire ou de parler aux gens. 

Interview

mangeons bien: Orhan Kural, qui êtes-vous ?

Pour plusieurs de mes compatriotes, je suis le citoyen turc le plus international qu’on peut découvrir, mais je me présente tout simplement comme écrivain voyageur, amateur de la gastronomie et de l’art culinaire, artiste peintre, animateur de radio et télévision, professeur chercheur en énergétique et un amoureux éternel de la vie et de cette planète Terre bénie.

Est-ce que c’est votre première visite en Tunisie ?

J’ai déjà visité la Tunisie dans les années 70, à l’époque du grand Bourguiba. Le pays était d’une beauté qui dépassait même mes attentes. J’ai découvert la Tunisie, dans sa simplicité, sa splendeur et sa fraîcheur. J’ai rencontré les gens des villages du Sahel, de Djerba, d’Hammamet, de Tabarka allant jusqu’aux frontières algériennes. Chaque pays traverse ses étapes clés de son existence et je crois que les années 70 étaient l’âge d’or de la Tunisie et le triomphe de la politique axée sur l’éducation. En voyageant, Il faut découvrir l’histoire du pays, les villes clés, les routes inconnues par le simple touriste, loin des sentiers battus. Il faut bien avoir ce sens qui vous pousse à serpenter les citadelles, à monter les collines ou simplement vous attabler au coin de ce restaurant populaire et manger les plats traditionnels du pays. Un voyageur doit toujours avoir le flair pour comprendre, approcher, mémoriser les petites anecdotes et surtout entrer en contact avec les populations autochtones et ne pas se laisser berné par les fards et la sophistication  des hôtels de marbre et le bronzage de crocodiles.

En parlant de cuisine, quelles sont les spécialités tunisiennes qui vous ont séduit ?

Honnêtement, la cuisine tunisienne est parmi les plus délicieuses du bassin méditerranéen et je suis étonné du fait qu’elle n’arrive pas a s’exporter sous d’autres cieux. Lors de ma première visite en Tunisie, j’ai publié un papier qui a traité les diverses facettes culturelles, gastronomiques, architecturales et sociales de votre pays. Parmi les plats qui m’ont bien plu, je cite: le « borghol », la « maddfouna », les « bricks », la « Ojja » piquante, le couscous au mouton ou au poisson, les « merguez », l’harissa et sans oublier les plats du sud dont les saveurs sont uniques. Certes, l’usage des épices et le côté piquant des mets tunisiens étaient un véritable choc pour mes papilles, mais j’avoue que je suis tombé sous le charme de l’art culinaire tunisien et surtout des douceurs de Kairouan, le « maqroudh ».

 

Orhan Kural (Crédit photo: Awicha ZAYENE - mangeonsbien.tn)
Orhan Kural (Crédit photo: Awicha ZAYENE – mangeonsbien.tn)

 

Vos carnets de voyages sont de véritables « Best Sellers » en Turquie. Alors quand avez-vous eu l’idée de mettre noir sur blanc vos périples ? 

En vérité, j’ai eu cette idée, lorsque je me suis rendu compte que mes concitoyens avez peu de connaissances sur les autres cultures. À une certaine époque, voyager n’était pas donné à Monsieur Tout-le-monde. De ce fait, je me suis donné une mission: faire voyager mes compatriotes à travers mes écrits tout en leur inculquant le virus des voyages. Les turcs adorent lire et découvrir les charmes inconnus de ce monde. Dans la foulée, j’ai fondé le Club des Voyageurs Turcs, dont je suis le président depuis plusieurs années. Ce club a attiré a créé une nouvelle dynamique en Turquie en ouvrant à plusieurs de nos compatriotes l’opportunité de devenir des aventuriers-voyageurs. Avec l’avancée technologique nous avons, même, inventé une application mobile et une plateforme sur le net pour partager nos diverses expériences à travers le monde. A ce moment même, on se partage nos sensations, des quatre coins du monde et des expériences quotidiennes ainsi que les consignes voyages et les meilleures façons de voyager dans un tel pays ou un autre. Les données sont accumulées et les observations de nos membres sont mémorisés de telles façon que à leur retour, on prépare des articles et des documentaires sur chaque destination. Nous avons déjà publié un livre de voyage dans ce style là. Mes livres sont parmi les « Best Sellers » de la Turquie, dans leur genre. Les Turcs raffolent de ce type d’évasion littéraire et qui est faite dans l’art de la chose. Et à chaque naissance de l’un de mes livres, je mets en exergue les béatitudes de chaque destination et mes coups de coeurs. J’ai visité plus de 200 pays dans le monde, dont des pays qui n’existent plus sur la carte. J’ai eu l’honneur de côtoyer les peuples de pays dans les cinq continents.

Vous avez promis de promouvoir de la destination tunisienne dans votre show télévisé en Turquie. Quels seront vos arguments pour convaincre vos compatriotes ? 

Je suis un homme de passion. Un homme qui respecte les pays qui ont une histoire aussi riche et tolérante comme la votre. Votre pays me rappelle le mien, allant de votre drapeau jusqu’à son histoire. Nous sommes des pays musulmans et notre patrimoine culturel converge dans divers points. Je suis certain que les turcs seront plus que ravis chez vous. La destination tunisienne est une destination qui offre la bonne équation: qualité, prix et sécurité. En plus, les voies aériennes sont accessibles. Et le touriste n’a besoin ni de faire des longs escales ni de visa. Les prix sont bien accessibles par rapport à d’autres destinations et le peuple tunisien est polyglotte, cultivé et surtout accueillant. C’est un pays calme avec une météo assez clémente. Les diverses villes tunisiennes disposent d’un patrimoine immatériel, d’une gastronomie riche et varié et des sites archéologiques fabuleux. J’ai décidé à travers mes contacts et mes amis tunisiens de promouvoir la destination Tunisienne lors de mon émission TV, sur une chaîne turque. Je vais projeter des documentaires sur les diverses villes touristiques et historiques. On va lancer des quiz et faire découvrir cette Tunisie que j’aime. Les turcs sont devenus des touristes affamés de nouvelles découvertes et surtout ils adorent entendre les expériences ou avoir les témoignages de gens de confiance. Et, je vais faire tout mon possible pour défendre la destination tunisienne et être votre ambassadeur en Turquie. On est à plus de 80 millions de Turcs, et je crois qu’il faudrait privilégier la clientèle fortune en Turquie qui a suffisamment de moyens financiers pour investir dans un voyage thématique tout en ayant un ancrage avec la culture musulmane. La Tunisie en est l’exemple.

Durant votre séjour en Tunisie, on a remarqué que vous prenez plusieurs photos. Et lors de votre visite pédestre de la Médina, vous n’avez cessé d’écrire des notes. Est-ce que vous envisagez de publier un livre sur la Tunisie ?

En ce moment même, je suis en train d’envoyer mes photos sur la plateforme du Club Voyageurs Turcs, où il y a plus de centaines de milliers de nos adhérents et « followers » (suiveurs). Ces derniers sont en train de recevoir mes impressions en live. Effectivement, dès mon arrivée en Tunisie, je ne rate pas une occasion pour  mentionner dans mon carnet de voyage mes impressions et commentaires sur chaque site, ville, village, plat ou musée. Pour un Globe-trotter comme moi, une simple promenade dans les ruelles tortueuses de la médina  est une mine d’informations. Qui sait, peut-être que mes écrits pourront séduire un des éditeurs turcs ? 

Le mot de la fin…

Je suis parmi les premiers à avoir investi dans les recherches environnementales et la préservation énergétique des richesses en charbon. Mais, avec ma passion du voyage, j’ai acquis aussi d’autres connaissances et j’ai accumulé, au fil des ans, d’autres savoir et relations. J’ai été désigné comme consul honoraire du Bénin à Istanbul en 2003. J’ai, également, écrit plusieurs ouvrages sur la protection de la nature et j’ai été invité à maints programmes télévisés en Turquie et dans d’autres pays. Je défends la thèse que le tourisme est étroitement lié à l’écologie et la préservation de l’environnent. Chaque pays qui perd sa richesse naturelle ne peut que se mettre en danger. Polluer son environnement contribue influe directement sur les arguments d’une destinations touristiques. J’aime votre pays et je vais avoir le plaisir d’en parler dans les mois prochain jusqu’à mon retour inchallah en Octobre avec les membres de mon Club ainsi que les turcs intéressés de me suivre sur mon itinéraire. Juste un conseil: prenez soin de votre pays et surtout de sa nature et de son environnement. Vous avez un très beau pays.


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